Je ne connais pas votre emploi du temps ni celui de tous ceux qui me liront aujourd’hui, mais je pense qu’au moins 80% d’entre vous arriveront au même constat : c’est au travail que nous dédions la plus grande partie de notre temps. Notre famille ou nos amis ont beau occuper la première position dans notre coeur, sur le papier du décompte des heures, c’est bien le travail qui est le numéro 1.
Soyons donc intelligents et rentabilisons au maximum notre temps pour atteindre l’objectif de notre vie : faire de notre temps un temps béni et de sagesse !
Qu’est ce que la sagesse, si ce n’est de résister à se laisser entraîner dans la maëlstrom émotionnel des événements et des désirs ? .
Il s’agit alors d’expérimenter une autre manière d’habiter le présent, sans être constamment projeté en avant. De le percevoir avec sa richesse de sens et sa beauté.
Cette sagesse n’est pas seulement celle des plus âgés. Elle est aussi celle de ceux qui n’ont pas encore à se préoccuper de l’avenir, et des multiples projets qu’il suscite. Les enfants rejoignent alors les « anciens » en cette forme de sagesse.
Elle est aussi celle de tous ceux qui n’ont que le présent. Dans Les frères Karamazov de Dostoïevski, un des personnages raconte comment il a été marqué, dans sa jeunesse un peu perdue, par la figure de son frère ainé mourant, fasciné par la belle habitation du présent et de sa beauté, parce que l’avenir évidemment ne lui était plus donné.
Cette « sagesse » n’est pas seulement celle du manque. Elle tient à l’urgence du présent. On peut faire des projets pour l’avenir, et c’est bien. On peut aussi demeurer intensément, réellement, concrètement dans ce qui est à vivre, sans bâtir nécessairement des plans sur la comète.
La régulation émotionnelle ne consiste pas à nier ce qui pourrait nous bouleverser ou nous détruire. Cela n’est pas non plus une tiédeur qui aiderait à vivre.
Elle est simplement le résultat d’une distance et d’une profondeur qui permettent d’expérimenter l’instant, avec exigence et espérance. C’est aussi demeurer ouvert à tout ce qui peut arriver et le saisir au passage. C’est cela la sagesse. Ne pas agripper n’importe quoi, mais ce qui peut faire vivre, ce qui permet de durer. Cela suscite la vraie joie.
A bientôt,
Valérie GUHUR-PIROUX
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